La période de Noël est toujours propice à regarder films et séries blottis bien au chaud sous une couette ou un plaid (la boîte de chocolat et de marrons à portée de main).
Et pour ce Noël 2020, pourquoi ne pas regarder His Dark Matérials, la série de la BBC One adaptée de la célèbre trilogie de Philip Pullman, A la croisée des mondes ?
La 1ère saison sortie en 2019 a été rapidement suivie par une seconde en cours de diffusion. A ce jour, chaque saison de cette création de Jack Thorne suit un volet de la trilogie (Les Royaumes du Nord, La Tour des anges, Le Miroir d'ambre).
En France, His Dark Materials est disponible sur la plateforme OCS. A noter également que la série est coproduite entre la BBC et HBO.
Quelques mots sur l'intrigue
Élevée dans l'austère et étouffante université Jordan College à Oxford, Lyra Belacqua et Pantalaimon son dæmon (une expression de l'âme humaine extérieure au corps, qui adopte une apparence animale), apprennent par hasard l'existence de la Poussière.
Il s'agit d'une étrange particule que le Magisterium (le bras armé d'une Église toute-puissante et radicalisée) pense être le fruit du Péché originel. Des érudits ont en effet observé que cette Poussière est moins attirée par l'innocence des enfants que par l'expérience des adultes. Des savants, avec le soutien de l’Église, entament de terrifiantes expérimentations sur la Poussière en utilisant des enfants kidnappés dans toute l'Angleterre. Lyra s'engage à la poursuite de ces kidnappeurs d'enfants, qui ont notamment capturé son meilleur ami Roger (Lewin Lloyd).
Dans son périple, elle croise la route d'aventuriers (Lee Scoresby et Hester son daemon), d'ours en armure (Ah ! Iorek) et de sorcières (Serafina Pekkala et Ruta Skadi); elle apprendra en outre à se servir de l'aléthiomètre, un lecteur de vérité, et découvrira les secrets de l'univers ainsi que les forces qui s'assemblent autour de sa propre existence et de sa destinée exceptionnelle.
Sombre et parfois violent
De nombreuses thématiques sont abordées, tant dans le livre que dans la série. On retrouve principalement celle de la religion (avec l'emprise et les débordements du Magisterium / puissance de l'Église catholique), les notions parfois ambigu du bien et du mal, les thèmes de la mort et de l'âme (omniprésents), le passage à l'âge adulte, ou encore le mensonge.
Si les romans étaient pour un public jeunesse, le créateur Jack Thorne a semble-t-il visé un public plus mature avec ses choix scénaristiques et esthétiques.
Dès l'arrivée d'Asriel à Oxford, l'action s’accélère. Pas de temps mort pour Lyra pour comprendre ce qu'il se passe vraiment. Que ce soit les sorts des enfants enlevés ou des daemons, le destin de Roger ou bien celui de Iorek, la mort rôde et le goût de la destruction également.
Qui veut quoi et pourquoi ? Que recherche Asriel ? Marsisa Coulter ? Le Magisterium ? Les sorcières ?
Lyra est-elle vraiment l'élue de la prophétie ? Et qu'est réellement la "Poussière" ?
A noter également que dans À la Croisée des Mondes, la magie repose davantage sur la science (au contraire d'univers comme Harry Potter). Avec de nombreux outils, théories et surtout... expérimentations.
Côté esthétique, celle-ci est travaillée avec des couleurs tantôt chaleureuses, tantôt glaciales et des très beaux effets spéciaux. Les paysages et les objets (tel l'aléthiomètre) sont aussi très soignés.
L'ensemble est servi par une très belle musique de Lorne Balfe (The Crown) et un générique particulièrement réussi, qui met en avant deux éléments clés de l'univers de Philipp Pullman : la Poussière et l'aléthiomètre.
Amis ou ennemis ? Les parents de Lyra
L'héroïne, incarnée par Dafne Keen, est forte-tête, spontanée, diablement intelligente et particulièrement attachante. Elle n'a besoin de personne pour s'affirmer. Pourtant, elle garde une part de douceur qui ne trahit pas l'innocence de son jeune âge.
Alors, force est de constater que la fibre de l'amour parentale peut être parfois curieuse... Entre une mère hystérique, aux noirs desseins et sans aucuns scrupules et un père scientifique passionnés et... Sans aucuns scrupules, Lyra n'est pas l'enfant la plus gâtée de ce côté là.
Que ce soit Lord Asriel ou Madame Coulter (Ruth Wilson), mes sentiments sont très partagés et très changeants (presque à chaque épisode). Car même si on les déteste, qu'ils nous dégoutent (ou autre), impossible de rester insensible à leur présence.
Marisa Coulter et son daemon est peut-être le personnage le plus retors et violent. Mais elle n'est pas la seule. Loin de là !
Le dogmatisme religieux est clairement critiqué tout au long de cette œuvre.
La recherche de la vérité mérite-t-elle tous ces sacrifices ? Cette société de fer qui contrôle tout est-elle la solution ?
Éliminer pour mieux régner est la seule issue ?
Une intrigue croisée - N'oublions pas Will !
Et oui ! Lyra n'est pas la seule héroïne et la série suit aussi le parcours de Will, un jeune homme vivant dans notre réalité... également à Oxford.
Mais... Quel est le lien entre cet orphelin de père et Lyra ? Difficile de vous en parler sans tout dévoiler. J'espère juste que le personnage s'étoffera au mieux dans le futur.
Points forts en vrac
J'avoue beaucoup la musique (surtout le générique d'ouverture) mais également l'esthétique global de la série. Côté personnages, les rencontres avec les gitans et Iorek sont particulièrement intéressantes (et parfois décoiffantes).
Petit bémol pour Roger, le meilleur ami de Lyra. En effet, je trouve qu'il a le charisme d'une courgette. Il est aussi dommage que la relation entre Lyra et Pantalaimon, son daemon, soit moins développée que dans les romans.
Et vous ? Savez-vous déjà ce qu'est la "poussière" ? Dans quel camp seriez-vous ?
Commentaires
N'hésitez pas à commenter cet article !