Paradis. Pour les dieux, un simple plateau de jeu, le théâtre de leurs passions et luttes de pouvoir. Pour les hommes, c'est une terre brutale et violente, divisée entre dynasties rivales, déchirée par les ambitions et les croyances religieuses, constamment menacée par le machiavélisme politique.
Dans cet état de guerre règnent les dinosaures. Élevés, dressés dès leur plus jeune âge, ils deviennent des armes redoutables dominant les champs de bataille. Et c'est lors d'un affrontement épique dont le fracas pourfend la terre et déchire le ciel que l'énigmatique seigneur Karyl Bogomirskiy est défait par traîtrise et laissé pour mort.
À son réveil, partiellement amnésique, il découvre qu'il est désormais pourchassé. Il se lance alors dans un voyage qui va faire trembler le monde, jusqu'aux trônes des dieux...
"Dans leur sagesse, les Créateurs avaient pourvu les nobles qui régnaient sur la Nuevaropa de courage et de force, et non d'intelligence, ou de sens commun."
Victor Milan
Victor Woodward Milán est un auteur américain de science fiction. Il est connu pour son intérêt pour la cybernétique.
En 1986, il remporta le Prometheus Award pour Cybernetic Samurai.
Il a aussi travaillé pour The Forgotten Realms, Star Trek et Wild Cards Universes.
Il a écrit sous différents pseudonymes comme Richard Austin, Robert Baron ou encore S. L. Hunter. Il est aussi l'auteur d'au moins 9 romans sous le nom de James Axler pour Harlequin Press.
Il a publié près de 100 romans et un grand nombre de nouvelles et est connu pour avoir été longtemps présentateur de la convention multi-genre Archon de Collinsville, Illinois.
Guerre et Dinosaures, un monde où le danger rôde...
Complots, dinos, guerres... Un mélange détonnant dans un univers fantasy !
Dans ce roman, Victor Milán plonge son lectorat dans un univers de fantasy atypique. L'action se déroule sur une sorte de Terre fantasmée où différentes factions se battent pour le pouvoir.
Mais y-a-t-il vraiment des bons et des mauvais ?
"- Tu es plus doué que moi pour trouver de la beauté au sein de la laideur.
Pere veillait soigneusement à rester sur le mode de la conversation, mais Jaume comprit le sinistre sous-entendu. Ils avaient grandi ensemble et avaient été meilleurs amis bien avant de devenirs amants.
Il sourit, espérant égayer un peu Pere.
- Peut-être. Après tout, la vie ne consiste-t-elle pas toujours à trouver le splendide au sein du hideux ?
- Si seulement toutes les choses étaient belles, dit Pere.
- Et alors, mon ami ? Nous nous efforçons d'augmenter la beauté dans ce monde. Mais nous n'éliminerions jamais ce qui est laid. Devrions-nous l'espérer ? Tu es un peintre hors pair. Sans laideur en contraste, comment pouvons-nous percevoir la beauté ? N'est-ce pas la laideur qui donne son sens à la beauté ?"
Cette question d'être du bon ou du mauvais côté est le point le plus intéressant du récit. En effet, si au départ nous éprouvons de l'empathie pour le Vovoïde Karyl et de la colère envers les manières presque déloyales du Comte Jaume, notre jugement à son encontre est quelque peu hâtif et nous comprenons par la suite ses motivations. Il en va de même pour la princesse Mélodia, fiancée de Jaume, qui sous des dehors superficiels, a de vrais projets et idéaux pour soulager son peuple. Enfin Rob qui trahira Karyl (car employé par Jaume) se révélera un bras droit solide par la suite pour celui-ci (comme quoi !).
Ces trois personnages, Karyl, Jaume et Melodia sont les fils conducteurs d'intrigues qui s'entrecroisent. Jouets du destin, prisonniers de leurs obligations, il va leur être bien difficile de faire des choix et d'avancer. La liberté a un coût et c'est ce qu'ils vont apprendre.
Côté "méchants", nous avons le duc Falk, mais franchement à part une sorte de lâcheté face à sa mère qui le pousse à commettre des folies, il n'est pas encore passé totalement du côté obscur. Par contre des personnages comme l'Empereur sont beaucoup plus inquiétants...
Pour finir, l'auteur introduit en sus des guerres et des jeux de pouvoir habituels, des enjeux spirituels et philosophiques (plus que religieux). Nous retrouvons la bêtise et l'intolérance de la gente humaine dans toute sa splendeur au cours des nombreux affrontements qui parsèment les voies empruntées par les héros. Cette bêtise, apanage des hommes, ainsi que le goût du pouvoir sont les causes des nombreuses péripéties du roman, alors que Paradis n'a pas l'air d'être une terre si hostile que ça (si on oublie les dinosaures parfois affamés).
Si l'on peut trouver le postulat plutôt classique, la force du roman réside dans l'attachement des lecteurs aux personnages, très loin du manichéisme et faillibles. Personnellement, j'avoue avoir une préférence pour Karyl, mais le personnage de Jaume complètement écartelé entre son devoir et son cœur le rende tout aussi intéressant pour la suite.
Mais... Au fait qu'en est-il de ces fameux dinosaures ?
Utilisés comme montures de guerre, animaux de trait ou compagnons de jeux, ces derniers sont omniprésents dans l'univers de Victor Milán.
Toutefois, nous perdons de vue assez rapidement Shiraa, la monture tyrannosaure de Karyl, tandis que d'autres tells Petite Nell (Rob Korrigan) et Camelia (Jaume) sont présentes tout du long. L'idée est plutôt originale et permet de créer des liens et des renversements de situations intéressants. Malgré cette idée novatrice, le traitement des dinosaures dans l'intrigue peut parfois être lourd. En effet, entre les noms scientifiques, les noms et les surnoms, les lecteurs sont assez vite débordés.
Certains protagonistes comme Karyl, Jaume et Rob entretiennent de véritables liens affectifs avec leurs montures.
"- Tu connais le nom de cette abomination ? s'étonna-t-il. Comment fais-tu ?
- Je suis un maître dinosaure, répondit Rob d'un air hautain.
Il y avait là de la fanfaronnade, en partie afin de dissimuler la terreur instinctive que lui inspirait cette créature capable de sectionner son corps bedonnant en deux; et aussi en raison du frisson qui le parcourait en voyant de ses yeux cet animal de légende. Et pas seulement parce que les dinosaures carnivores utilisés comme montures de guerre étaient aussi rare que les prêtres honnêtes. "
Côté récit, l'auteur nous propose de suivre des jeux politiques où les batailles se révèlent cruciales et où la demie mesure n'est pas permise. Il faut bien avouer qu'avec des escadrons de colosses, cela fait rapidement des dégâts... Ce premier tome est surtout un tome d'introduction où les différentes factions se mettent en place tandis que les véritables ennemis commencent à se dévoiler.
Le plus dur reste à venir et il est bien difficile de rester pur et fidèle à ses valeur à Paradis !
Auteur : Victor Milán
Editions : Outre Fleuve - Pocket
Illustrateur : Richard Anderson
Nombre de pages : 672 p
ISBN : 9782266279635
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