Une nuit, Angelette et Andry sont approchés par d’étranges lémuriens venus d’une autre dimension. Ils ne sont pas rassurants : « La planète est au bord du chaos parce que votre civilisation est lamentable ! » Seuls des enfants peuvent empêcher le désastre final. Ils proposent à Angelette et Andry une première épreuve : s’ils sont capables de réunir une centaine d’amis volontaires pour restaurer l’âge d’or de la Terre, ils les conduiront en Lémurie pour une extraordinaire mission…
Crédits image : Le Parc des Félins https://goo.gl/images/kdM3Fu
Ménéas Marphil
Ménéas Marphil, de son véritable nom Mario Pimiento, est un auteur des littératures de l'imaginaire.
Suite à des études en psychologie, il devient éducateur et découvre les modes d'enseignement alternatifs. Ces découvertes lui permettent de créer un système éducatif novateur basé sur le voyage. Après cette expérience, il se consacre à l'action humanitaire, avant de s'installer à Madagascar en 1996, où il enseigne le français et organise des excursions pour faire découvrir les baleines à bosse. C'est dans cet environnement que se met en place le monde de Pandor. C'est ainsi qu'il commence à écrire, et ses notes de voyages se transforment pour notre plus grand plaisir en récits d'aventures.
Mythes fondateurs
En effet, même si Lemuria est à destination d'un jeune public, le roman aborde de nombreux thèmes comme l'écologie et l'amitié mais aussi d'anciens mythes de l'Antiquité.
Quels sont-ils ?
L'âge d'or
Qui n'en a jamais entendu parler ? En effet, le mythe de l'âge d'or est un des mythes fondateurs de notre culture et est abordé lors de l'apprentissage des bases de la philosophie au lycée.
L’âge d'or est un mythe qui apparaît principalement dans la mythologie grecque et ensuite la mythologie romaine (sous le nom de « règne de Saturne » - Bande de petits copieurs !). L’âge d'or fait partie du mythe des âges de l'humanité, avec l'âge d'argent, l'âge d'airain et l'âge de fer. (On y retrouve ainsi le système en strate de l'évolution du monde dans Lemuria, les lémurs étant la 3ème génération, les atlantes la 4ème et les humains la 5ème)
La description de cinq races émerge dans la Théogonie (littéralement "naissance des dieux") et dans Les Travaux et les Jours d’Hésiode, deux ouvrages du VIII siècle av. J.-C. Mais la référence la plus connue reste celle du poète romain Ovide qui a repris le mythe au début des Métamorphoses.
Pour résumer : l'âge d'or est celui qui suit immédiatement la création de l'Homme alors que Saturne (ou Cronos pour les Grecs) règne dans le ciel : c'est un temps d'innocence, de justice, d'abondance et de bonheur ; la Terre jouit d'un printemps perpétuel, les champs produisent sans être cultivés, les Hommes vivent presque éternellement et meurent sans souffrance, s'endormant pour toujours.
Mais Saturne fut précipité sous terre, dans le Tartare, et ce fut Jupiter (ou Zeus pour les Grecs) qui devint le maître du monde, soit du ciel. L’âge d’argent débutait. Trahison ? Ou juste retour des choses, au choix !
L'âge d'or symbolise un passé prospère et mythique. Toutefois, au Moyen Âge, la symbolique de l'âge d'or devient celle d'une promesse, d'un futur paradisiaque et d'un monde de paix.
L'âge d'or, par Lucas Cranach l'Ancien (1530)
Actuellement, l'âge d'or fait référence à une époque idéale, et possède plusieurs sens dans le langage courant :
- référence à un passé idéalisé, dans un trajet individuel ou dans l'histoire de l'humanité, où les difficultés du présent sont vécues comme la perte d'une pureté ou d'une intégrité primitive.
- anticipation d'un avenir radieux largement utilisé par le discours religieux, politique et publicitaire.
- sommet d'un art ou d'une civilisation dans une évaluation historique. (source CNDP)
(Si vous souhaitez en connaître d'avantage, je vous invite à consulter l'article de Wikipédia ou celui des archives du CNDP.)
C'est d'ailleurs sur cet enchaînement de "civilisation" que repose toute l'intrigue (or, argent, airain, fer). En effet, un drame s'est déroulé au moment de la passation entre l'âge des lémurs et celui des atlantes... Le chef des atlantes a trahi les lémurs ! Mais comment ? Qu'a-t-il donc fait de si grave pour que l'ordre du monde soit mis dans un tel péril ?
C'est ce que vont devoir découvrir Angelette et Andry afin que l'humanité ait un avenir. Lourde tâche pour ces jeunes adolescents !
Heureusement, ils ne sont pas tous seuls.
L'allégorie de la caverne
Certains passages du roman m'ont fait penser à cette allégorie où l'homme acquiert la connaissance. Dans Lémuria, l'humanité doit réapprendre ce qu'elle a perdu volontairement ou non.
Je ne sais pas si c'est fait exprès de la part de l'auteur, mais nos jeunes héros entrent et transitent par une caverne pour atteindre le monde des lémurs et ainsi redécouvrir le savoir disparu et pourtant primordial. Toutefois, il me paraît pertinent d'en parler dans cet article.
L'allégorie de la caverne est une allégorie exposée par Platon dans La République.
Elle met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une demeure souterraine qui tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Elle expose en termes imagés les conditions d'accession de l'homme à la connaissance de la réalité, ainsi que la non moins difficile transmission de cette connaissance.
(Cette allégorie induit différentes interprétations dont vous pouvez retrouver un article sur Wikipédia.)
Lémuria, un roman d'espoir pour un futur pour l'humanité ?
En effet, Ménéas Marphil part d'un constat sur l'homme et la planète plutôt pessimiste, voir alarmant. Nous avons détruit la planète et si nous ne réagissons pas et ne changeons ni nos modes de vie ou de penser, nous nous autodétruierons.
Que faire ? A qui confier la délicate mission de sauver l'humanité ?
Pourquoi et comment en sommes nous arrivés là ?
C'est ainsi qu'Angelette et Andry, nos deux principaux héros vont être abordés par des créatures venues d'un autre monde et surtout d'un autre temps : Manoura, Cyfak et Massiak (un peu à part), des lémurs.
(Note : L'auteur m'a expliqué qu'Angelette et Andry sont de vrais prénoms originaires de Madagascar.)
Après les présentations d'usages, nos trois lémurs proposent sans ambages aux enfants de sauver le monde. Rien que ça !
Après un temps de réflexion minimale, Angelette et Andry acceptent la mission. (Personnellement, j'aurais peut-être pris plus de temps avant de m'embarquer dans ce genre d'aventure surtout vu la tête de mes nouveaux amis.)
Sûr d'eux et de leur résolution, nos deux zazas (mot pour enfant à Madagascar) rejoignent leurs nouveaux amis après diverses péripéties. Ils sont accompagnés de quelques camarades : Perline, Christin, Maeva, et Ekny entre autres, direction l'Hazoumang, le siège du monde Lémur.
"Et en effet, nous n'avons pas eu de mémoire personnelle tant qu'il ne fut pas nécessaire d'en avoir une. Notre but premier fut de développer le pouvoir de l'imagination si nous voulions contrôler un tant soit peu les forces de la nature qui nous entourait. Rien n'aurait été possible sans l'imagination, et pas davantage sans la volonté de rendre réels les fruits de cette imagination. Le monde n'existe que parce que nous l'inventons en permanence. Si vous oubliez ça, vous vous condamnez à la stagnation."
Malgré un début d'intrigue plutôt sombre, Ménéas Marphil prend plaisir à jouer avec des mots, des expressions, des situations. Par exemple, le sorcier (ou trumbat) Anicet à un collègue Anicébis sur l'île principale (Anicet-Bis), il en est de même pour Rakto.
Malgré cela, le suite du récit nous montre un monde atlante où le pouvoir en place est une analogie du nazisme, ou tout du moins d'un pouvoir totalitaire et despotique. L'Atlantide sert de prétexte pour montrer les déviances qui peuvent conduire les hommes (les êtres en général) aux pires exactions. (Spéciale dédicace au général atlante Guerbeuls dont le nom est très certainement inspiré de Goebbels ! Ou encore le Grand-Lémur Galaad, grand et pur chevalier de la célèbre Table Ronde - Certaines versions disent que c'est lui qui trouve le Graal. Bon, revenons à nos moutons !)
Qu'est ce qui pourra sauver les lémurs et par la même occasion les atlantes, du despote Parokalos qui a conduit à la ruine du monde en détruisant l'âge d'or en place ? La force ? Les armes ?
Eh bien... Non ! Lémuria est une ode à l'amitié, l'entraide, au partage, à la tolérance et surtout au pardon. Malgré les différences, d'âge, de monde, de statut, etc des différents protagonistes, ces derniers se retrouvent sous une même bannière, pour une même cause.
Les équipes en charge de nous sauver sont mixtes (garçon-fille) et aussi pluri-ethniques ! Deux humains, deux lémurs et deux atlantes. Un groupe spécial fera aussi son apparition en soutien car les obstacles seront nombreux et souvent dangereux.
Vous l'aurez compris les zazas de Ménéas Marphil ont du pain sur la planche ! Réussiront-ils leur délicate mission ?
Que pouvons-nous faire pour les aider ?
Ce roman aborde des thématiques qui parleront aux petits comme aux grands : amitié, écologie, partage, tolérance, le respect de l'autre, ce qui est le plus important dans la vie, etc.
Le plus important, être ouvert au monde et aux autres.
Découvrez leurs aventures dans Lémuria aux éditions Au Diable Vauvert !
Auteur : Ménéas Marphil
Editions : Au Diable Vauvert
Illustrateur : Chabeuh
Nombre de pages : 336p
ISBN : 9791030701166
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