Bien le bonjour à toutes et tous !
Ces derniers jours, l'écureuil était en mission aux Imaginales !
De très bons moments, de chouettes rencontres ou retrouvailles et... Des conférences !
En ce jour, voici un petit compte-rendu de la conférence de vendredi 29 Mai après-midi sur le thème "Faire revivre l'Antiquité, Imaginer un monde disparu!". Étaient présent, Estelle Faye, Alain Grousset, Xavier Mauméjean et Aurélie Wellenstein, guidés par les questions de Christophe de Jerphanion.
Faire revivre l'Antiquité, Imaginer un monde disparu! - Conférence I
Christophe de Jerphanion : Bonjour Estelle, pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi cette période ?
Estelle Faye : C'est une époque troublée où les derniers feux de l'Empire Romain jette leurs lumières sur le monde. Le début de l'intrigue de La Voie des Oracles se déroule dans le sud de la Gaule avec Rome "qui s'y croit encore". Tandis qu'au Nord-Est, les barbares déjà en place commence à bouger. On est au proto-moyen-âge.
C'est une époque très intéressante où la cohabitation humain/merveilleux est compliquée... Le merveilleux des faunes, des anciennes déités... Ce merveilleux, ces oracles sont maintenant pourchassés et sont détruits systématiquement.
C'est cette dualité religion/mythe m'a particulièrement attirée.
Christophe : Et vous, Xavier Mauméjean ?
Xavier Mauméjean : (Son univers s'articule autour de Babylone) Ce qui m'a intéressé, c'est le "radicalement autre", l'imaginaire de la vie quotidienne en complet décalage par rapport à notre monde "occidental".
Mon roman se passe lors d'un fait historique réel. En effet, lorsqu'un mauvais présage avait lieu, les prêtres suspendaient le temps pour le laisser se reposer les dieux. Cela induisait une suspension des lois, qui entraînait (étonnamment) de faire couler le sang.
Car je suis Légion se passe pendant une période de "non-temps".
Christophe : Aurélie Wellenstein, et de votre côté ?
Aurélie Wellenstein : Je suis partie sur un univers romain décalé, le cœur de l'histoire de Chevaux de Foudre tourne autour de la mythologie équestre, qui l'a emmenée jusqu'à Rome et le cirque Maxime.
J'ai appris au cours de mes recherches que le sportif le plus fort, Dioclès, était le mieux payé de tous les temps! Mieux que Tiger Woods. (En course de chars dans notre cas) J'ai aussi découvert qu'il y avait eu des gladiatrices, sauf dans les courses de chevaux. L'idée m'est venue de créer une héroïne, une jeune femme, qui va se faire une réputation dans ce domaine.
Christophe : D'où vous vient cette passion pour le monde antique, Alain ?
Alain Grousset : J'aime la rigueur historique.
Christophe : Estelle, sur quelles sources vous êtes vous basées pour le 5ème siècle (ap JC) ?
Estelle : En fait nous sommes vraiment au tout début du 5ème siècle, on est environ en 405 après JC. Il existe énormément de documentation à lire et à explorer, beaucoup d'échanges à avoir, etc.
Il m'a fallu recréer concrètement des morceaux d'époque : cuisine, reconstitution de combat à l'antiquité...
"Une rapière, ça pèse une demi-tonne , c'est une arme grossière, une arme pour tuer."
On a toujours l'image d'une Rome forte et victorieuse contre des Barbares mal dégrossis à cette époque. Mais en fait c'est beaucoup plus nuancé et complexe que ça.
Christophe : Ce n'était pas trop difficile pour la documentation ?
Xavier : En fait c'était relativement facile car l'écriture vient de ce coin du monde (Babylone), écriture souveraine, écriture poétique et écriture scientifique.
Hérodote
Il y a de nombreux témoignages sur la Tour de Babel. Hérodote est une bonne base pour des recherches. L'angéologie est très poussée mais il y a beaucoup trop de détails. Il est parfois assez difficile de tout retranscrire et cela reste naturel.
"On ne peut pas tout mettre."
Aurélie : J'ai eu un gros travail de recherches pour redécouvrir le cirque Maxime, heureusement, il y avait pas mal de sources! Il pouvait contenir environ 350 000 personnes.
Les recherches les plus compliquées sont de savoir où sont les écuries. D'ailleurs... Je n'ai toujours pas trouvé ! Comme c'était un réel problème, ça m'a fait basculer dans la fantasy. (rires)
Alain : Il existe un plaisir déstructurant avec le roman historique. (Égypte Antique) Il faut savoir dire stop devant l'afflux de données. Et en même temps, il faut savoir se plonger dedans.
Christophe : Le fait de s'adresser à un public jeune aide à avoir un contenu ludique ?
Alain : Il faut écrire pour faire plaisir aux autres. Les enfants donnent un reflet direct de l'écriture.
Christophe : Adolescents, adultes... Des contraintes particulières ?
Culsans - Le dieu du chaos et des portes
Estelle : Mon personnage construit sa personnalité d'adulte. Mon monde est écrit comme dans la fantasy en plus de la dimension historique. Les créatures et les dieux voyagent beaucoup! Et puis... Thya a des origines étrusques et les dieux (étrusques) s'intéressent particulièrement à elle.
Il y a une dimension de voyage très importante.
Christophe : Aurélie, votre public a plutôt de 10/12 ans, lorsqu' Alix devient esclave, est-ce envisageable à cet âge là ?
Aurélie : Normalement les enfants abordent ce sujet en histoire en 6ème. Après, c'est surtout un roman axé sur les écuries, l’hippodrome et les courses.
"C'est la dimension "cheval" qui m'a intéressée."
L'héroïne s'occupe et prend les chevaux par la douceur, alors qu'à cette époque c'était par la violence.
Christophe : Vous abordez aussi l'histoire de façon décalée ? (J'ai pas eu le temps de noter la question se référant à la réponse. C'est donc approximatif.)
Xavier : La trame du roman se passe en - 600 avant JC. Je trouvais intéressant la paradoxe polar, qui est quelque chose de contemporain, se déroulant à l'Antiquité. L'ambiance est au fantastique tout simplement car les personnages croient en leurs Dieux.
"Il faut imaginer une logique qui n'est pas la notre."
L'intrigue est un meurtre en chambre close. Il a fallu jouer avec les normes du polar classique dans un univers non-classique : jardins suspendus de Babylone, etc. Les courses-poursuites et l'enquête sont adaptées au milieu.
"Quand on s’attrape, on se décapite."
(Voilà voilà... Tout est dit !)
Alain : A la base je ne voulais pas tomber dans la fantasy, mais on tombe dans la religion. Il y a une part de rêve qui reste. Elle est amenée en partie par la petite histoire d'amour.
Il n'y a pas besoin de dragon à chaque page ! (rires)
Estelle : Dans La Voie des Oracles, le père incarne la vieille Rome, sa discipline, sa morale... Alors que le fils représente la nouvelle génération, les intrigues, la décadence. Et au milieu... Thya! Avec ses dons d'oracle. Avant, c'était le top en société, mais depuis l'avènement du christianisme, les personnes comme elle, sont "du petit bois pour le feu". (comprendre grillades à bucher !)
Thya va être confrontée à un décalage entre le monde décrit par son père et la réalité, où il existe énormément de faux-semblants.
Aurélie : Chevaux de Foudre rentre dans une dimension fantastique et décalée via l'électricité. Il y a beaucoup de grand spectacle, mais aussi beaucoup de risques. En effet, tous les coups sont permis.
J'ai forcément pensé à Ben-Hur mais aussi à des choses beaucoup plus modernes, sans oublier que cela reste des esclaves qui cherchent à racheter leur liberté.
Voilà... J'espère que ce petit compte-rendu vous plaira. J'ai fait en sorte qu'il soit le plus exhaustif et précis possible.
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En attendant, je file continuer La Voie des Oracles II - Enoch et préparer le compte-rendu sur les tueurs et les mercenaires !
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